École marxiste 2025 : Étudier les piliers du communisme pour se préparer à une époque turbulente Share TweetEn cette époque de tempête, la lutte pour comprendre le monde acquiert une importance cruciale.[Source]La quinzième édition de l’École marxiste d’hiver survenait en pleine tourmente. Montréal a été secouée par une tempête de neige record lors de ce weekend du 14 au 16 février, retardant l’arrivée de plusieurs des quelque 600 participants. Mais cette tempête n’était rien comparé au chaos qui frappe actuellement le capitalisme mondial. C’est pour s’orienter à travers ces événements tumultueux que nous avons tenu cette École sous le thème des « piliers du communisme ».Notre époque est marquée par des mouvements dans les plaques tectoniques des relations internationales, comme l’a expliqué Jorge Martin, du secrétariat international de l’Internationale communiste révolutionnaire, dans la plénière du samedi matin. Le déclin relatif de l’empire américain et la montée de puissances impérialistes concurrentes, surtout la Chine et la Russie, provoquent des chocs et des explosions. Et l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis vient massivement accélérer ces développements. C’est tout l’ordre politique qui prévaut depuis la Seconde Guerre mondiale qui est en train de s’écrouler. Même une alliance aussi solide que celle entre le Canada et les États-Unis s’est effondrée en l’espace de quelques jours. Comme l’a expliqué Joel Bergman, du comité de rédaction de Révolution communiste, lors de la discussion du samedi matin, la classe dirigeante canadienne s’est lancée dans une campagne pour rallier la classe ouvrière derrière elle dans sa guerre commerciale. Mais les travailleurs, américains comme canadiens, n’ont rien à gagner à se ranger derrière le drapeau. Les patrons refileront la facture de la guerre commerciale à leurs propres travailleurs – voilà nos vrais ennemis.Dans ce contexte, le caractère internationaliste de l’École marxiste était particulièrement important. Les 600 participants sont venus non seulement du Canada anglais et du Québec, mais aussi du Mexique, de Porto Rico, de Suisse et du Royaume-Uni. Surtout, une forte délégation de 70 camarades américains était également présente dans une démonstration forte de l’internationalisme qui est au cœur du communisme.Toute la gauche libérale-réformiste pousse des cris d’horreurs devant ce qu’elle appelle un virage à droite sous Trump, comme si l’establishment libéral qu’il remplace était le moindrement à gauche. Alors qu’ils sont en proie à la panique et la démoralisation, les communistes sont les seuls à être optimistes – nous comprenons que la popularité des populistes de droite ne reflète qu’un rejet des politiques pourries du libéralisme. Comme les libéraux, la droite MAGA sera incapable de régler le moindre des problèmes des travailleurs, et ils la rejetteront promptement elle aussi. Cette confiance envers les possibilités pour le communisme s’est traduite par une collecte de fonds impressionnante le samedi soir : lors d’une séance animée par le camarade Marco La Grotta, les camarades ont levé 25 000 dollars, portant notre campagne annuelle de financement à 195 000 dollars – dépassant ainsi de 20 000 dollars notre objectif pour l’hiver!Alors que l’histoire avance à une vitesse folle, la théorie marxiste agit comme boussole dans la tempête. Les présentations sur des aspects fondamentaux de la théorie marxiste et sur l’histoire du communisme – la conception matérialiste de l’histoire, les causes de la dégénérescence stalinienne de l’URSS, la lutte contre les oppressions, l’histoire de la Troisième internationale, la théorie économique de Marx, l’approche marxiste de la morale et la théorie marxiste de l’État, sans oublier l’importante plénière du vendredi soir sur « l’histoire du communisme en Palestine » – ont servi à outiller les camarades pour les aider à comprendre le monde. C’est seulement en maîtrisant ces outils théoriques que les communistes pourront intervenir efficacement dans les mouvements et luttes qui surviendront inévitablement.Et justement, on pouvait ressentir une véritable soif d’idées chez tous les participants, qui voulaient s’armer des outils pour comprendre l’époque charnière dans laquelle nous vivons. Entre les séances et lors des soirées du samedi et dimanche, les discussions continuaient de plus belle. Les kiosques de vente de livres étaient envahis de tous bords tous côtés par des gens avides d’approfondir le sujet discuté lors de la séance précédente. Presque 1000 livres et livrets ont été vendus.Le weekend a démenti de façon magistrale le préjugé selon lequel les travailleurs ne s’intéressent pas à la théorie. C’était particulièrement clair pendant la dernière discussion du weekend, qui portait sur les racines philosophiques du marxisme. Les participants étaient suspendus à chaque mot lors de l’introduction donnée par Josh Holroyd, du centre international de l’ICR, intitulée « Comment Marx est devenu marxiste ». Il a expliqué que le marxisme est né d’une lutte philosophique pour comprendre le monde. Mais le marxisme n’est pas une philosophie de salon absconse et poussiéreuse, mais une théorie profondément révolutionnaire, qui explique que toute chose est en mouvement constant, et que tout est condamné à mourir : le capitalisme y compris.Comme Josh l’a expliqué, si la théorie sans action est stérile, l’action sans théorie pour la guider ne peut mener nulle part. Dans les mots éternels de Marx face à Weitling, « L’ignorance n’a jamais aidé personne! ». Les camarades sont sortis de cette séance résolus à entrer dans cette lutte pour la connaissance, comme Marx avant eux.Mais Marx et Engels n’étaient pas que des philosophes, mais aussi des militants révolutionnaires, qui ont participé aux luttes importantes de leur époque. Ce n’est pas pour rien que la conclusion ultime de la philosophie marxiste, exprimée dans la onzième des Thèses sur Feuerbach de Marx, est que « les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c’est de le transformer. » En cette époque de tempête, la lutte pour comprendre le monde acquiert une importance cruciale. Si nous voulons mettre fin au système capitaliste pourrissant, dont l’agonie provoque les bouleversements actuels, il nous faut absolument combiner théorie et action. Le Parti communiste révolutionnaire représente cette synthèse de la théorie et de l’action pour transformer le monde.